
C'est en observant plus particulièrement les chenilles au moment de leur procession vers le sol pour enterrer les cocons, que l'idée est venue de les intercepter dans leur trajet sans aucun produit, de les faire descendre dans un sac empli de terre où elles iraient migrer pour se transformer et seraient prises au piège. Jocelyne décoratrice de métier et Christian sculpteur de vocation, se sont aperçus que ce processus ne variait pas, ils ont donc mis au point un écopiège, puis fondé leur société, à Bages La mésange verte, du nom de l'oiseau qui est un des rares prédateurs.
Partis du désir, tout d'abord, de protéger leur chien, puis plus avant de canaliser la chenille qui progresse sur le territoire, ils se sont intéressés à elle et aux risques qu'elle présente tant pour les humains allant de l'urtication à la crise d'asthme jusqu'aux problèmes oculaires assez sévères, que pour les animaux, même sans contact direct, avec des atteintes pouvant aboutir à la nécrose de la langue par exemple. Le système de défense de la chenille tient au poison contenu dans les poils urticants d'une poche qu'elle libère en cas de danger ou de stress et qui se plantent dans la peau, c'est souvent le fait de se gratter qui libère le produit qui ronge les muqueuses. Passionnés, Jocelyne et Christian continuent à faire de la recherche et du développement étudiant toutes les séquences de l'insecte, ils se sont rapprochés de l'INRA, qui a effectué des tests et dont une section spécialisée est devenue leur meilleur préconisateur.
Davantage d'effectifs en saison
Ce piège mécanique intéresse beaucoup, ainsi dans la commune de Bages, le responsable des services techniques en a pourvu les lieux publics. Pour la société, l'embauche de trois personnes a été nécessaire ainsi que l'augmentation de l'effectif en saison tout en fournissant de l'activité aux personnes des Esat et de la prison de Perpignan depuis plusieurs années.
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L'arrivée précoce du printemps entraîne avec elle un lot de désagréments dans les tréfonds de Mère Nature. Parmi eux, les chenilles processionnaires, menaçantes pour la santé des humains et pour l'écosystème.
"Cette année, les chenilles processionnaires sont particulièrement envahissantes et urticantes. Comment apprécier la clémence de la météo lorsque des ribambelles de 2,50 mètres de long grouillent sur vos portes, vos façades, vos gouttières, dans votre jardin, à deux pas de vos petits-enfants en bas âge", témoigne, consternée, Agnès Agremont habitante du hameau de Can Partère situé sur le territoire d'Arles-sur-Tech. C'est la saison, soulignerait-on par défaitisme.
. Des autorités et des usagers désemparés
Mais le déplacement de ces colonies de chenilles du pin vers le sol est source de défoliation des arbres attaqués et d'irritations pouvant se transformer en réactions allergiques graves chez les hommes et les animaux. Pour Agnès Agremont, le combat contre les chenilles processionnaires commence en 2011. Déjà, elle repère dans les pins de sa nouvelle propriété des agrégats de cocons. Elle alerte la municipalité d'Arles-sur-Tech qui s'y attaque... sur le chemin d'à côté. "Les services communaux n'interviennent que sur le domaine public, pas sur les terrains privés", précise René Bantoure le maire de la commune. Problème, juchés sur des échelles et des nacelles, deux employés communaux peu protégés se font attaquer par une horde de chenilles. L'invasion des chenilles processionnaires est déclarée : "Les gazons, les arbres le long de l'aire Pujade et le bord de la rivière Riuferrer en sont envahis. Nous sommes désemparés. Personnellement concerné, j'ai dû me résoudre à éliminer des arbres sur mon terrain. Un coût de 400 euros par arbre est engagé", révèle le premier magistrat.
. Aux grands maux les grands remèdes
"Moi je m'y refuse, manifeste avec fermeté Agnès Agremont. La mairie ne me soutient pas, le conseil général n'intervient que sur les sites qui lui appartiennent, la prédation par les mésanges ne fonctionne pas. J'ai entendu parler de pièges à phéromones, je n'en ai pas fait usage encore. Alors aux grands maux les grands remèdes : mon époux et moi brûlons les chenilles au chalumeau et installons des éco-pièges autour de nos pins".
Mais le Vallespir n'est pas la seule terre d'accueil de ces larves de papillon de nuit. Tout le département est touché. Agnès Agremont se demande : "Qu'attendent les institutions pour enclencher des campagnes de communication et d'aide à l'éradication des chenilles processionnaires chez les particuliers ?". "Pour les palmiers infestés de papillons, l'abattage se fait sans concession. J'espère que pour les pins et les chenilles processionnaires une solution aussi radicale ne sera que rarement à envisager et que de nouveaux traitements seront proposés", espère le premier édile d'Arles-sur-Tech René Bantoure.
Contrairement à ce que la rumeur publique laisserait entendre, dans sa lutte contre les chenilles processionnaires, non le conseil général n'opère pas à des campagnes de pulvérisations de traitements par hélicoptères.
Zéro pesticide
"Les pins attaqués par les chenilles processionnaires sont uniquement traités de façon ponctuelle sur nos sites (espaces verts, routes, collèges, site de Paulilles etc) seulement s'il existe un risque grave d'allergie et de démangeaisons pour la population", avancent les services du conseil général. À un stade d'évolution très précis de la larve, ces derniers installent des éco-pièges, "la technique la plus adéquate et la plus efficace depuis quatre ans", et n'utilisent plus "d'insecticides chimiques depuis 2008 conformément à l'engagement 'Zéro pesticide'". Toutefois, "des pulvérisations au sol après mise en place d'éco-pièges peuvent être envisagées". L'épandage de Bt, ou Bacillus thuringiensis, un insecticide microbiologique, est rare, et son impact sur les autres insectes en hibernation pendant que les chenilles processionnaires se développent, est limité.
Madame-d-Artois, Posté le mercredi 24 juin 2015 21:12
Tu parles d'une affaire !!!!